Je suis un parent

Comprendre le phénomène de la violence urbaine

Depuis quelques années, la ville de Québec fait face à une hausse des incidents violents impliquant des armes, et de plus en plus de jeunes adultes et d’adolescents y sont impliqués.

Bien qu’encore marginal à Québec, le phénomène de violence chez les jeunes ne touche pas seulement les personnes directement concernées : il affecte les familles, les milieux scolaires et la communauté toute entière. C’est pourquoi il est primordial d’agir en prévention et en sensibilisation.

La violence urbaine regroupe des activités criminelles liées au crime organisé, aux gangs de rue, ainsi qu’au trafic de stupéfiants, d’armes à feu et au vol de voitures.

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) travaille activement à réduire cette violence, mais la vigilance et l’implication des parents demeurent essentielles pour protéger les jeunes et prévenir leur entrée dans cet engrenage.

Pourquoi un jeune bascule?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi certains adolescents se tournent vers la violence urbaine :

1.Recherche de popularité

Être reconnu, admiré ou craint peut sembler une façon de gagner du respect.

2.Besoin d’appartenance

Se sentir accepté par un groupe est essentiel à l’adolescence. Les gangs exploitent ce besoin pour offrir une « famille de substitution ».

3.Attrait de l’argent rapide

Les difficultés financières ou la pression sociale (biens de luxe, réseaux sociaux) poussent certains jeunes à croire au mythe de l’argent facile.

4.Besoin de protection

Dans certains milieux, adhérer à un gang est perçu comme une manière de se protéger contre la violence ou les menaces.

5.Pression extérieure

Certains jeunes se sentent contraints de suivre un groupe par peur d’être ciblés ou rejetés.

Comprendre ces motivations aide à mieux intervenir et à offrir des alternatives positives.

Quand s’inquiéter?

Certains comportements peuvent indiquer qu’un jeune est en contact avec un milieu criminel ou avec de nouvelles personnes exerçant une mauvaise influence :

  • Changement soudain d’attitude (colère, méfiance, isolement).
  • Nouveaux amis sur lesquels il reste discret.
  • Absentéisme scolaire, répété ou non, décrochage.
  • Rentrée d’argent ou nouveaux objets de valeur, sans explication claire.
  • Possession d’objets suspects (armes, téléphones jetables, sachets).
  • Publications qui glorifient la violence ou les armes.
  • Tatouages, graffitis ou symboles associés à des gangs.
  • Blessures inexpliquées.
  • Stress ou nervosité constante, sommeil perturbé.

Ces signes ne confirment pas toujours une implication criminelle, mais ils méritent une attention et un dialogue ouvert.

Comment les jeunes se font-ils approcher?

Les réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, Telegram, Discord) sont aujourd’hui des canaux privilégiés par les groupes criminalisés pour approcher les jeunes. Certains offrent une confidentialité accrue et sécurisée des discussions, faisant de ces plateformes un moyen de communication idéal pour des activités criminelles.

Comment ça fonctionne?

  • Des annonces codées proposent des « missions » contre de l’argent.
  • Ces offres paraissent attractives : faciles, rapides, peu risquées.
  • Certains jeunes les recherchent activement, séduits par l’idée du gain immédiat.

La réalité

  • Derrière l’illusion de richesse et de popularité, il y a souvent des dettes, des menaces et éventuellement de la violence et des arrestations.
  • Les criminels exploitent les vulnérabilités des adolescents en utilisant des images fortes et des promesses trompeuses.

La vigilance parentale est essentielle : surveillez les comportements en ligne et maintenez un dialogue ouvert avec votre adolescent.

Quoi faire?

Si vous pensez que votre jeune est susceptible de commettre des actes de violence ou s’il en est victime, n’hésitez jamais à faire appel au SPVQ ou à utiliser les ressources provinciales disponibles.

Vous pouvez :

  • Venir nous rencontrer dans l’un des postes de police.
  • En discuter avec le policier d’école dédié à l’établissement que fréquente votre enfant. Communiquez avec la direction de votre école pour avoir ses coordonnées.
  • Appeler la ligne RENFORT. Cette ligne gratuite et confidentielle vous permettra de parler à une personne spécialisée en écoute active prête à vous accompagner et à écouter vos préoccupations face à la violence commise ou subie par votre jeune.
    Du lundi au vendredi : de 9 h à 20 h
    1 833 863-6363
  • De nombreux organismes sociocommunautaires sont également engagés dans la prévention de la violence. N’hésitez pas à faire appel à eux.

Faire un signalement, c’est contribuer à une ville plus sécuritaire. Que vous soyez témoin d’un geste violent, que vous soupçonniez qu’un crime se prépare ou que vous soyez inquiet pour un jeune, n’hésitez jamais à communiquer avec le SPVQ.

Signaler, c’est :

  • Prévenir un crime en permettant une intervention rapide et en dissuadant les criminels.
  • Aider une personne vulnérable en brisant son isolement et en lui ouvrant la porte vers de l’aide.
  • Protéger la collectivité en renforçant la sécurité et le sentiment de confiance de tous.

Même si une situation vous semble banale, chaque signalement compte : il aide les policiers à intervenir, à recueillir de l’information et à faire progresser les enquêtes.

Par téléphone :

  • 418 641-AGIR : pour dénoncer en toute confidentialité.
  • 911 : pour une intervention urgente.

En personne :

Découvrez la stratégie de lutte à la violence urbaine du SPVQ

Depuis novembre 2024, le SPVQ applique la stratégie PRESAP (Pour des Rues et un Environnement Sans Armes de Poing) pour réduire la violence urbaine. Cette approche combine prévention et interventions concrètes pour sensibiliser la population et agir auprès des personnes à risque ou déjà impliquées.

Concrètement, cette stratégie permet de :

  • Surveiller et analyser les nouvelles menaces.
  • Mener des opérations policières ciblées pour affaiblir les réseaux criminels.
  • Offrir de la prévention et de la sensibilisation auprès des jeunes et de la population.
  • Travailler en partenariat avec les organismes communautaires et les autres corps policiers.

Trois niveaux de prévention sont mis en place :

  • Universelle : informer et sensibiliser toute la population, en particulier les jeunes.
  • Sélective : intervenir auprès de personnes proches de groupes criminalisés.
  • Spécifique : agir directement auprès des personnes déjà impliquées dans la violence armée.